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Ta sensibilité n’est pas une faiblesse, c’est ton superpouvoir thérapeutique

Thérapeute sensible ? arrête de t’excuser d’être sensible

« Il n’y a pas de honte à être sensible. C’est un cadeau qui permet de voir ce que les autres ne voient pas. »
– Françoise Sagan

Tu as peur d’être « trop » dans tes accompagnements ? Tu te demandes si ta sensibilité ne te discrédite pas face à tes clients ? Cette petite voix qui murmure que tu n’es pas assez solide, pas assez détachée pour être un·e vrai·e professionnel·le de l’accompagnement… Elle se trompe complètement.

🧐 Gérard : « Encore une séance où j’ai failli pleurer avec ma cliente… Les autres thérapeutes ne font pas ça. Je ne suis vraiment pas fait pour ce métier. »
😊 Paulette : « Attends, Gérard ! Et si cette émotion partagée était exactement ce dont ta cliente avait besoin ? Cette connexion authentique que tu crées, c’est ça ton talent ! »

Dans un monde qui valorise la performance et la rationalité, ta sensibilité n’est pas un handicap à masquer, mais bien le cœur de ton talent thérapeutique à célébrer et structurer.

 

Le mythe du thérapeute « blindé » qui nous sabote

D’où vient cette injonction à la « neutralité froide » ?

L’image du thérapeute impassible, assis dans son fauteuil avec un carnet sur les genoux, observant froidement son patient… Cette représentation, héritée du modèle médical traditionnel et popularisée par certaines approches psychanalytiques du XXe siècle, continue de hanter nos représentations professionnelles.

🧐 Gérard : « Mais enfin, un vrai psy, ça reste neutre ! Ça ne montre pas ses émotions ! Freud, lui, il était derrière son divan, on ne le voyait même pas ! »
😊 Paulette : « Gérard, tu confonds neutralité bienveillante et robotisation émotionnelle. Carl Rogers a révolutionné la thérapie justement en montrant l’importance de l’authenticité du thérapeute. »

Cette confusion entre neutralité thérapeutique et détachement émotionnel a des racines profondes dans notre système de formation. Beaucoup de cursus thérapeutiques mettent encore l’accent sur la « distance professionnelle » sans expliquer que cette distance concerne les jugements et les projections, pas l’empathie et la résonance émotionnelle.

Carl Rogers a été le premier psychothérapeute à mettre en lumière le rôle essentiel de la relation dans l’efficacité thérapeutique, établissant dès les années 1940-1950 que l’authenticité du thérapeute était l’une des trois conditions nécessaires au changement thérapeutique, aux côtés de l’empathie et de l’acceptation inconditionnelle.

 

Les conséquences toxiques de ce mythe

Cette croyance limitante génère des dégâts considérables chez les thérapeutes naturellement sensibles :

  • Le syndrome de l’imposteur amplifié : Tu as l’impression de ne pas être à la hauteur parce que tu ressens intensément les émotions de tes clients. Pourtant, l’empathie est aujourd’hui reconnue comme l’un des principaux facteurs de réussite d’une psychothérapie.
  • L’épuisement du faux-self professionnel : Jouer un rôle qui ne nous correspond pas demande une énergie phénoménale. Beaucoup de thérapeutes sensibles s’épuisent non pas à cause de leur travail, mais à cause de l’effort constant pour réprimer leur nature profonde.
  • La perte d’authenticité relationnelle : En tentant de « durcir » ton approche, tu perds exactement ce qui fait ta force : cette capacité à créer un lien authentique et sécurisant avec tes clients.

Sophie, thérapeute en Gestalt, témoigne : « J’ai passé trois ans à essayer de rester impassible en séance. Résultat ? Mes clients me disaient qu’ils n’arrivaient pas à me faire confiance. Le jour où j’ai accepté de montrer mes émotions – dans un cadre professionnel bien sûr – tout a changé. Mes accompagnements sont devenus deux fois plus efficaces. »

 

Ta sensibilité, un radar thérapeutique ultra-performant

Les super-pouvoirs cachés de ta sensibilité

Contrairement aux idées reçues, l’hypersensibilité n’est pas une fragilité mais un fonctionnement neurologique spécifique. C’est à Elaine et Arthur Aron que l’on doit l’identification du phénomène d’hypersensibilité et ses premières conceptualisations en tant que trait de tempérament, en 1997.

🧐 Gérard : « Bon, admettons que ce soit un trait de tempérament… mais ça reste un handicap dans la vie professionnelle, non ? »
😊 Paulette : « Détrompe-toi ! Les personnes hypersensibles ont des capacités exceptionnelles : traitement plus profond de l’information, intuition développée, créativité renforcée… Exactement ce qu’il faut pour être thérapeute ! »

Tes « super-pouvoirs » de thérapeute sensible incluent :

La perception des non-dits : Tu captes les micro-expressions, les changements de ton, les silences qui parlent. Cette capacité te permet de percevoir ce que ton client n’arrive pas encore à verbaliser.
L’intuition thérapeutique développée : Ton cerveau traite une quantité d’informations subtiles que d’autres ne perçoivent pas, générant des insights thérapeutiques précieux.
La création d’un espace sécurisant : Ton authenticité émotionnelle permet à tes clients de se sentir autorisés à ressentir et exprimer leurs propres émotions.

La science valide ton intuition

Les recherches en neurosciences confirment l’importance de la résonance émotionnelle dans la thérapie. L’empathie dans sa forme complète, qui associe les dimensions affective et cognitive, est une composante essentielle du confort de la pratique soignante, et donc de son efficacité.

Une étude menée par l’équipe du Pr. Berthoz au Collège de France a démontré que les thérapeutes capables de résonance émotionnelle fine obtenaient de meilleurs résultats thérapeutiques, notamment grâce à leur capacité à :

  • Ajuster leur intervention en temps réel selon l’état émotionnel du client
  • Créer un sentiment de sécurité et de compréhension
  • Faciliter l’expression émotionnelle du client

« La sensibilité est la forme la plus développée de la conscience. » – Henri Bergson

 

Pour ma part, je me souviens d’une cliente qui était bloquée depuis des mois. Un jour, j’ai senti une tristesse immense monter en moi pendant qu’elle parlait de son père. J’ai osé lui dire : ‘Je ressens une grande tristesse en vous écoutant.’ Elle s’est effondrée et a pu enfin pleurer la mort de son père, qu’elle n’avait jamais pu faire. Mon hypersensibilité avait capté ce qu’elle refoulait.

 

Cette capacité à capter les émotions non exprimées tout en maintenant sa réalité objective est au cœur de ce qu’on appelle en sophrologie l’alliance sophrologique. Tu deviens un miroir émotionnel fidèle sans perdre ton propre reflet.

 

Transformer ta sensibilité en force professionnelle structurée

Apprendre à doser ton investissement émotionnel

🧐 Gérard : « Mais enfin, comment faire pour ne pas s’épuiser ? Je rentre chez moi vidé après chaque journée… Et parfois j’ai l’impression de ne plus savoir ce qui est à moi et ce qui vient de mes clients ! »
😊 Paulette : « Excellente question ! Il faut apprendre à faire la différence entre empathie et fusion émotionnelle. C’est comme apprendre à nager : tu peux être dans l’eau sans te noyer. En sophrologie, on appelle ça maintenir sa réalité objective. »

La différence empathie/sympathie : L’empathie, c’est sentir AVEC ton client tout en gardant tes pieds sur terre. La sympathie, c’est tomber dans le puits avec lui. Ton rôle n’est pas de porter sa souffrance, mais de l’accompagner à travers elle.

En sophrologie, on parle d’alliance sophrologique : cette capacité à créer une relation thérapeutique où tu restes présent·e et empathique sans perdre ta réalité objective. Tu gardes un pied dans l’émotion partagée et un pied dans l’observation neutre, ce qui te permet d’accompagner sans te perdre.

Quelques techniques de protection énergétique pour les personnes hautement sensibles :

  1. La visualisation du bouclier : Avant chaque séance, visualise une bulle de lumière qui t’entoure. Elle laisse passer l’empathie mais filtre ce qui ne t’appartient pas.
  2. La respiration de séparation : Entre chaque client, prends 2 minutes pour respirer profondément en visualisant que tu expires les émotions qui ne sont pas tiennes.
  3. Le rituel de transition : Créé un geste symbolique (se laver les mains, boire un verre d’eau, ajuster sa posture) qui marque la fin d’une séance et le début de la suivante.
  4. L’ancrage dans la réalité objective : Entre chaque séance, reconnecte-toi à ton environnement immédiat. Nomme mentalement 3 éléments concrets que tu vois, 2 sons que tu entends, 1 sensation physique que tu ressens. Cette technique, inspirée de la sophrologie, te permet de revenir à ta propre réalité et de ne pas rester « collé·e » à l’univers émotionnel de ton client précédent
Pour ma part, je me réserve 15 minutes idéalement entre chaque client, pour faire une transition. Cela me permet d’être toujours au plus prés des besoins de mes clients à l’instant T. Quand je n’ai pas ce temps, je sens qu’il manque quelque chose. Et, depuis quelques années, j’ai mis en place un rituel en rentrant chez moi : je prends une douche pour me « nettoyer » énergétiquement. Et, quand je laisse tomber un peu ce rituel, je sens bien que je m’épuise plus vite en consultation, que j’absorbe plus les émotions de mes clients.
 

Communiquer ta singularité comme un atout

Comment présenter ton approche sensible :

 

Au lieu de dire : « Je suis peut-être trop sensible… »
Dis : « Mon approche privilégie la finesse de la perception émotionnelle pour créer un accompagnement sur-mesure. »

Au lieu de : « J’ai tendance à beaucoup ressentir… »
Dis : « Ma sensibilité me permet de percevoir les nuances subtiles de votre vécu pour mieux vous accompagner. »

🧐 Gérard : « Mais les clients ne vont-ils pas avoir peur d’un thérapeute ‘trop’ sensible ? »
😊 Paulette : « Au contraire ! Dans un monde où tout va vite et où on se sent souvent incompris, les gens cherchent des professionnels capables de vraiment les entendre. Ta sensibilité, c’est ta valeur ajoutée. »

Erreurs à éviter :

  • Te justifier ou t’excuser de ta sensibilité
  • Surcompenser par une rigidité artificielle
  • Négliger ton propre équilibre émotionnel

Réconcilier l’aidant et l’entrepreneur en toi

Ton hypersensibilité a une valeur marchande (et c’est OK)

🧐 Gérard : « Mais enfin, je ne peux pas faire payer cher mes prestations… C’est de l’aide humaine, pas du business ! »
😊 Paulette : « Gérard, réfléchis deux secondes : est-ce que tu n’investis pas énormément d’énergie dans chaque accompagnement ? Est-ce que tu ne donnes pas de ta personne plus que la moyenne ? Cette intensité a une valeur ! »

La culpabilité de « gagner de l’argent en aidant » est particulièrement forte chez les thérapeutes sensibles. Pourtant, ton hypersensibilité représente un investissement personnel considérable :

L’usure émotionnelle : Tu donnes de ton énergie psychique à chaque séance
La formation continue : Tu investis constamment dans ton développement pour mieux accompagner
La disponibilité mentale : Tu continues à réfléchir à tes clients en dehors des séances

Tes clients ne paient pas seulement ton temps, ils paient :

  • Ta capacité à les comprendre en profondeur
  • Ton intuition développée par des années d’expérience
  • Ta présence authentique et sécurisante
  • Ton accompagnement personnalisé et ajusté à leurs besoins subtils

Construire une offre qui honore ta sensibilité

Adapter tes tarifs à l’intensité de ton engagement :

Pour ma part, quand j’ai réalisé un vendredi soir à 20H30 en sortant du cabinet que mes anamnèses pouvaient durer 2H, j’ai décidé de changer la durée du 1er rendez-vous avec un tarif adapté. Résultat : moins de stress pour moi, plus de satisfaction pour mes clients.

 

Créer des formats respectueux de ton rythme :

  • Prévoir des pauses de 15 minutes entre chaque séance
  • Limiter le nombre de séances par jour selon ton niveau d’énergie
  • Proposer des séances de 90 minutes plutôt que d’enchaîner
  • Intégrer des follow-up par email ou téléphone pour les clients qui en ont besoin

Sélectionner ta clientèle pour préserver ton énergie :

Il n’y a aucune honte à reconnaître que certains profils de clients drainent plus ton énergie que d’autres. Tu peux :

  • Orienter vers des collègues les clients avec qui tu n’es pas en résonance
  • Développer des partenariats avec d’autres thérapeutes aux approches complémentaires
  • Être transparent sur ton approche dès le premier contact

🧐 Gérard : « Mais si je sélectionne mes clients, je vais passer pour quelqu’un de prétentieux… »
😊 Paulette : « Gérard, un chirurgien ne fait pas de cardiologie ET de neurologie. La spécialisation, c’est professionnel ! Quand tu travailles avec des clients en résonance avec ton approche, tu es 10 fois plus efficace. »

Pour résumer : De la vulnérabilité à la vulnérabilité maîtrisée

🧐 Gérard : « Bon… je commence à comprendre. Mais comment être sûr que je ne me trompe pas ? Et si mes émotions me trompaient ? Comment faire la différence entre mon intuition et mes projections personnelles ? »
😊 Paulette :« Excellente question, Gérard ! Tes émotions ne te trompent pas, c’est l’interprétation que tu en fais qui peut parfois dérailler. La clé, c’est de maintenir ce qu’on appelle en sophrologie ta ‘réalité objective’ : rester ancré dans les faits observables tout en accueillant tes ressentis. Avec la pratique et la supervision, tu apprends à faire la différence entre ton intuition juste et tes projections personnelles. »

Ta sensibilité n’est pas le problème à résoudre, c’est la solution à optimiser.

En assumant pleinement cette partie de toi, tu ne deviens pas seulement un·e meilleur·e thérapeute, tu deviens LE·LA thérapeute que certain·e·s clients attendent sans le savoir.

L’authenticité émotionnelle n’est pas une faiblesse professionnelle, c’est un positionnement de marché. Dans un monde saturé de contenus, de techniques et de méthodes, ce qui fait vraiment la différence, c’est l’humain qui se trouve derrière.

Tes clients ne viennent pas seulement chercher des outils ou des techniques, ils viennent chercher une rencontre humaine authentique. Ils veulent se sentir vus, entendus, compris dans leur singularité. Et pour cela, il faut un thérapeute capable de les rencontrer dans leur humanité la plus profonde.

Ta sensibilité, c’est :

  • Ton radar pour détecter les besoins cachés
  • Ton GPS pour naviguer dans la complexité émotionnelle
  • Ton aimant pour attirer les clients qui ont besoin de ton approche unique
  • Ton carburant pour rester motivé·e dans ce métier exigeant

🧐 Gérard : « D’accord, d’accord… Mais concrètement, par quoi je commence ? Comment développer cette alliance sophrologique dont tu parles ? »
😊 Paulette : « Commence par observer ta sensibilité en action cette semaine. Note quand elle te donne des informations justes sur tes clients, quand elle t’aide à ajuster ton approche. Observe aussi quand tu restes dans ta réalité objective malgré l’intensité émotionnelle. Tu vas voir qu’elle travaille déjà pour toi !

Combien de temps vas-tu encore croire que ta sensibilité est un frein à ton succès entrepreneurial ?

Il est temps d’arrêter de te battre contre ta nature et de commencer à construire avec elle.

 

Si cette phrase résonne en toi, parlons-nous, la supervision stratégique et thérapeutique peut t’accompagner.

Côté pratique : 3 exercices pour apprivoiser ton hypersensibilité

 

Exercice 1 : L’ancrage du thérapeute sensible (Sophrologie)

Moment : 5 minutes avant chaque séance

  1. Position debout, pieds bien ancrés au sol, épaules détendues
  2. Respiration consciente : inspire profondément en imaginant que tu puises dans la terre la stabilité et la confiance
  3. Expire en laissant partir les doutes et les tensions
  4. Visualisation : imagine des racines qui poussent de tes pieds vers le centre de la terre. Ces racines puisent dans ta sensibilité comme dans une source d’eau pure
  5. Affirmation : « Ma sensibilité est ma force, ma stabilité est ma base »

Objectif : Transformer l’anxiété pré-séance en force centrée

 

Exercice 2 : Le scan émotionnel pré-séance (Coaching)

Moment : 2 minutes avant l’arrivée du client

  1. Ferme les yeux et identifie ton état émotionnel du moment sur une échelle de 1 à 10
  2. Note les émotions présentes sans jugement : fatigue, excitation, préoccupation, joie…
  3. Demande-toi : « Qu’est-ce qui est à moi dans ce que je ressens ? »
  4. Ancre-toi dans ta réalité objective : je suis [ton prénom], thérapeute, dans mon cabinet, le [date du jour]
  5. Choisis consciemment l’état dans lequel tu veux entrer en séance : présent, bienveillant, curieux
  6. Respire profondément pour ancrer cet état choisi

Objectif : Différencier tes émotions de celles de tes clients dès le départ et maintenir ton ancrage personnel

 

Exercice 3 : Le rituel de décompression post-séance (Sophrologie + Coaching)

Moment : Immédiatement après chaque accompagnement intense

  1. Phase de libération (1 minute) : Debout, secoue doucement tes mains, tes bras, puis tout ton corps pour « décoller » les énergies qui ne t’appartiennent pas
  2. Phase respiratoire (2 minutes) :
    • Inspire en imaginant que tu récupères ton énergie propre
    • Expire en « rendant » symboliquement les émotions de ton client
    • Visualise une douche de lumière qui nettoie ton champ énergétique
  3. Phase d’affirmation (1 minute) : Répète : « Ma sensibilité est ma force, mes limites sont mes alliées. J’ai accompagné avec justesse. »

Objectif : Éviter l’accumulation émotionnelle et préserver ton énergie