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Pourquoi je n’arrive pas à dire non ? Apprends à développer ton assertivité

« Bien sûr, pas de problème, je m’en occupe ! » Combien de fois as-tu prononcé ces mots alors que tout ton être criait intérieurement « NON, je n’ai vraiment pas le temps ! » ?
Paulette (paniquée) : « Mais pourquoi j’ai encore une fois j’ai dit oui alors que mon agenda est full ! Comment je vais faire ? Je vais encore passer mes soirées à rattraper le retard et dire adieu à mon cours de yoga… »
Gérard (pragmatique) : « En même temps, c’était prévisible. Tu n’as jamais su refuser quoi que ce soit à qui que ce soit. Ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. »

La difficulté à dire non représente l’un des freins les plus courants à ton épanouissement personnel et professionnel. Ce sujet revient constamment dans mes séances d’accompagnement en sophrologie et développement personnel. Pourquoi est-il si compliqué de prononcer ces trois petites lettres qui pourraient te préserver du surmenage et de la frustration ?

 

Aujourd’hui, nous allons explorer ensemble les ressorts de cette difficulté et découvrir comment la sophrologie peut devenir une alliée précieuse pour retrouver ta capacité à poser des limites saines.

 

I. Comprendre ta difficulté à dire non

Qu’est-ce que l’assertivité ?

L’assertivité, c’est cette capacité à exprimer tes opinions, tes besoins et tes limites de manière claire et respectueuse, sans agressivité mais aussi sans passivité. En somme, c’est l’art d’affirmer ta position tout en respectant celle des autres.

 

Gérard : « En clair, c’est savoir dire ce qu’on pense sans passer pour un rustre ou une carpette. Pas si compliqué en théorie… »
Paulette : « Facile à dire pour toi ! Moi, dès que je dois refuser quelque chose, mon cœur s’emballe et je me retrouve à accepter avant même d’avoir réfléchi ! »

Les manifestations de ta difficulté à dire non

Quand tu peines à refuser des sollicitations, plusieurs signes révélateurs apparaissent :

  • Un sentiment constant de surmenage
  • Une frustration grandissante envers les autres et toi-même
  • L’impression d’être constamment envahi dans ton espace personnel
  • Une énergie qui s’épuise à accomplir des tâches non désirées
  • Des tensions physiques récurrentes (maux de tête, tensions cervicales, problèmes digestifs)

Les différents profils concernés

Cette difficulté touche particulièrement certains profils psychologiques :

 

Si tu es une personne empathique
Naturellement tournée vers les besoins des autres, tu perçois immédiatement la déception potentielle liée à un refus.

 

Si tu es perfectionniste
Tu crains qu’une tâche soit mal réalisée si tu ne t’en charges pas toi-même.

Gérard : « Si tu veux que quelque chose soit bien fait, fais-le toi-même… Et voilà comment on se retrouve avec 15 dossiers urgents sur les bras ! »

Si tu es anxieux
Tu anticipes des conséquences catastrophiques à un simple refus.

Paulette : « Et si je dis non à ma belle-mère pour le déjeuner dominical, elle va m’en vouloir, le dire à toute la famille, et je serai bannie pour l’éternité ! »

II. Les origines de la difficulté à dire non

Les causes psychologiques

Notre incapacité à refuser plonge souvent ses racines dans des peurs profondément ancrées :

 

La peur de décevoir
La crainte de ne plus être à la hauteur des attentes, de perdre l’estime des autres.

La peur du conflit
L’appréhension des tensions relationnelles que pourrait engendrer un refus.

Paulette : « Chaque fois que je dois dire non, j’imagine immédiatement la personne en colère contre moi, me jugeant égoïste ou incompétente… »

Le besoin d’être aimé ou reconnu
La recherche constante d’approbation qui nous pousse à vouloir satisfaire tout le monde.

Gérard : « Tu crois vraiment que te transformer en carpette va te faire gagner le respect des autres ? Au contraire, plus tu dis oui à tout, moins on te respecte. »

La crainte du rejet ou de l’abandon
La peur viscérale de se retrouver seul si l’on ne répond pas favorablement aux demandes.

Les influences éducatives et culturelles

Notre éducation joue un rôle déterminant dans notre rapport au « non » :

  • Les injonctions à être gentil et serviable
  • La valorisation du sacrifice personnel
  • Les modèles parentaux qui peinent eux-mêmes à s’affirmer
  • Les stéréotypes de genre (notamment pour les femmes, souvent éduquées dans l’abnégation)

Paulette : « Ma mère m’a toujours dit qu’une bonne personne doit savoir se rendre disponible pour les autres… »
Gérard : « Résultat : tu te retrouves à 40 ans à organiser la fête d’anniversaire de la cousine de ton collègue alors que tu as un rapport urgent à finir ! »

Les expériences passées

Des situations vécues dans l’enfance peuvent également conditionner durablement notre rapport à l’affirmation de soi :

  • Des réactions négatives suite à l’expression de nos besoins
  • Des expériences de rejet après avoir osé dire non
  • L’observation de modèles familiaux où l’harmonie apparente primait sur l’authenticité

III. Les conséquences de ton incapacité à dire non

Sur toi

L’impossibilité de refuser a des répercussions profondes sur ton bien-être :

 

L’épuisement physique et émotionnel
À force de répondre aux attentes des autres, tes ressources s’amenuisent dangereusement.

Paulette : « Je suis tellement fatiguée que même mon café a besoin d’un café pour se réveiller ! »

La perte de confiance et d’estime de soi
À force de ne pas respecter tes propres limites, tu perds le contact avec ta valeur intrinsèque.

Le ressentiment
L’accumulation de « oui » contraints génère une rancœur sourde envers les autres et toi-même.

Gérard : « Normal que tu rumines contre ta collègue qui te demande toujours de la remplacer. Elle a compris depuis longtemps que tu ne savais pas refuser. »

La déconnexion à tes propres besoins
À force de ne pas écouter tes propres besoin, tu te dis non à toi.

Sur tes relations

Le déséquilibre relationnel
Les rapports deviennent asymétriques, avec un donneur chronique face à un receveur habituel.

Les conflits latents
La frustration non exprimée finit par éclater sous forme de tensions inexpliquées.

Paulette : « J’ai fini par exploser contre mon ami alors qu’il me demandait simplement de lui passer le sel… Quinze ans de oui forcés ont jailli d’un coup ! »

Sur ta vie professionnelle

La surcharge de travail
Ton incapacité à refuser des tâches supplémentaires mène inévitablement à la saturation.

La difficulté à établir des priorités
Quand tout semble également urgent et important, impossible de hiérarchiser efficacement.

Gérard : « Quand on dit oui à tout, on ne peut être pleinement efficace sur rien. »

La stagnation professionnelle
Trop occupé à gérer l’urgence des demandes extérieures, tu négliges ton propre développement professionnel.

IV. Apprendre à dire non : pistes et solutions

Prendre conscience de ses besoins et limites

La première étape consiste à reconnaître l’importance de nos propres besoins :

  • Identifier nos valeurs personnelles et professionnelles
  • Reconnaître nos limites d’énergie et de temps
  • Accepter que nous ne pouvons pas tout faire

Paulette : « Mais si je commence à penser à moi, ça fait de moi une personne égoïste, non ? »
Gérard : « Prendre soin de soi n’est pas de l’égoïsme, c’est de la survie ! C’est comme dans l’avion : on met son masque à oxygène avant d’aider les autres. Tu es la personne la plus importante de ta vie ! »

Travailler l’assertivité

S’affirmer sans agressivité demande de la pratique :

  • Exprimer un refus de façon claire mais bienveillante
  • Proposer éventuellement une alternative
  • Éviter les justifications excessives qui affaiblissent votre position

Exemple de formulation assertive : « Je comprends l’importance de ce projet, mais je ne pourrai pas m’en charger cette semaine car mes autres engagements demandent toute mon attention. Je pourrais y consacrer du temps à partir de lundi prochain, ou peut-être que Julien serait disponible plus rapidement. »

 

S’autoriser à dire non

La déculpabilisation est essentielle dans ce processus :

  • Reconnaître que refuser n’est pas rejeter la personne
  • Comprendre que dire non à une demande, c’est dire oui à ses propres priorités
  • Accepter que l’on ne peut pas plaire à tout le monde
Paulette : « Et si la personne se fâche, se vexe, ou pire, ne m’aime plus après ? »
Gérard : « Si quelqu’un ne t’apprécie que lorsque tu lui dis oui, c’est qu’il apprécie tes services, mais pas vraiment toi. »

S’entraîner progressivement

Comme pour tout apprentissage, la pratique est la clé :

  1. Commencer par dire non dans des situations à faible enjeu émotionnel
  2. Prendre le temps de réfléchir avant de répondre (un simple « Je vais y réfléchir » peut suffire)
  3. S’exercer devant un miroir ou en jeu de rôle
  4. Célébrer chaque petit succès dans votre parcours d’affirmation

V. La sophrologie pour renforcer la capacité à dire non

La sophrologie constitue un outil précieux pour développer l’assertivité :

 

Comment la sophrologie aide à s’affirmer

  • Elle favorise la reconnexion à nos sensations corporelles et donc à nos véritables besoins
  • Elle renforce la confiance en soi et l’ancrage
  • Elle permet de prendre du recul face aux demandes et aux émotions qu’elles suscitent
  • Elle aide à gérer la culpabilité et l’anxiété liées au refus
Paulette : « La sophrologie, c’est comme avoir un super pouvoir secret : je respire profondément et soudain, je trouve la force de dire non sans que mon cœur s’emballe ! »

Exercices pratiques de sophrologie

La respiration pour l’ancrage

Technique : Assis confortablement, dos droit. Inspires profondément par le nez en comptant jusqu’à 4, retiens ton souffle 2 secondes, puis expires lentement par la bouche en comptant jusqu’à 6. Répétes 5 fois.

Bénéfice : Cette respiration active le système parasympathique, diminuant ainsi l’anxiété face à une demande et permettant une réponse plus réfléchie.

Gérard : « C’est fou comme simplement respirer peut t’empêcher de dire oui au mauvais moment… »

 

La visualisation positive

Technique : Fermes les yeux et imagines-toi dans une situation où tu ois refuser une demande. Visualises toi en train de dire non calmement, observes la réaction sereine de ton interlocuteur, ressens ton soulagement et ta fierté.

Bénéfice : Préparer mentalement un refus réduit considérablement l’anxiété lorsque la situation réelle se présente.

 

La sophro-activation du positif

Technique : Debout, yeux fermés, penses à un moment où tu t’es senti parfaitement légitime et confiant. Ressens pleinement ces sensations positives tout en serrant ton  poing. Ouvres et fermes plusieurs fois ce poing en conservant ces sensations. Ce geste deviendra un « ancrage » que tu pourras utiliser avant de dire non.

Paulette : « C’est ma posture de super-héroïne secrète : un poing serré et soudain, je me sens capable de refuser même la demande la plus insistante ! »

La reconnexion au corps

Technique : Alternes contractions et relâchements musculaires en associant mentalement les tensions à tes peurs du refus, et les relâchements à la libération de ces peurs.

Bénéfice : Cette pratique libère les tensions physiques liées à la culpabilité et à la peur du conflit.

 

Conclusion

Apprendre à dire non n’est pas un acte égoïste mais un geste d’authenticité et de respect envers soi-même et les autres. C’est aussi paradoxalement la condition pour que nos « oui » retrouvent toute leur valeur.

Gérard : « Un non sincère vaut mille fois mieux qu’un oui à contrecœur. »
Paulette : « Je commence à comprendre que dire non aujourd’hui, c’est m’éviter de hurler non demain ! »

La sophrologie offre des outils précieux pour transformer cette difficulté en opportunité de croissance personnelle. En développant ton assertivité, tu ne refuses pas simplement certaines demandes : tu dis oui à tes véritables priorités, à ton équilibre et finalement, à une vie plus alignée avec tes valeurs profondes.

Le chemin vers l’assertivité demande patience et persévérance, mais chaque petit non prononcé avec bienveillance est une victoire qui renforce ta confiance et ton authenticité.

 

Côté pratique : 3 questions à se poser avant de dire oui

  1. Est-ce vraiment dans mes possibilités actuelles ?
    Évalues honnêtement ton temps et ton énergie disponibles.
  2. Quelles seraient les conséquences d’un refus versus celles d’une acceptation contrainte ?
    Peses objectivement les risques de part et d’autre.
  3. Dirais-je oui si je n’avais aucune peur de décevoir ou d’être jugé ?
    Cette question révèle souvent ta véritable position.

Exercice de sophrologie express : Le mini-sas de décision

Lorsqu’on te fait une demande qui te met mal à l’aise :

  1. Prends une grande inspiration
  2. Pendant l’expiration, visualises un espace de protection autour de toi
  3. Di simplement : « Je vais y réfléchir et je reviens vers toi »
  4. Accordes-toi le temps nécessaire pour décider en conscience
Paulette : « Ce petit temps de pause, c’est comme un bouclier magique contre mes ‘oui’ impulsifs ! »
Gérard : « Et le meilleur dans tout ça ? Plus tu t’entraînes à dire non, plus ça devient facile ! »