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Les 7 types d’anxiété les plus courants : troubles anxieux expliqués simplement

« J’ai toujours été anxieuse. » Cette phrase, je l’entends souvent dans mon cabinet. Mais derrière cette phrase « toute faite » se cache en réalité plusieurs troubles bien distincts, chacun avec ses propres symptômes et mécanismes.

Imagine que tu reçoives Sarah* en consultation. Elle te dit : « Je suis tout le temps stressée. » Puis Marc* arrive et explique : « J’ai des crises de panique dans le tram. » Enfin, Léa* confie : « Je ne peux plus sortir de chez moi depuis mon agression. »

Trois personnes, trois histoires d’anxiété… mais trois troubles complètement différents qui nécessitent des approches thérapeutiques adaptées.

Cet article ne s’adresse pas seulement aux thérapeutes, coach… mais aussi à toi qui te pose des questions, car il te  permettra d’avoir une première lecture sur ce que tu vis. Et pour les professionnels, savoir identifier les différents types d’anxiété nous permet d’orienter nos accompagnements plus efficacement. 

C’est pourquoi je vais te présenter les 7 troubles anxieux les plus fréquents que tu rencontreras probablement dans ta pratique.

infographie des 7 types d'anxiété les plus courantes

Trouble Anxieux Généralisé (TAG) : l’inquiétude permanente

Le trouble anxieux généralisé, c’est un peu comme avoir un cerveau qui refuse de se mettre en mode « pause ». La personne s’inquiète de manière excessive et incontrôlable sur de nombreux sujets du quotidien.

En France, on estime que 2,1% de la population en souffre chaque année, et 6% en souffriront au cours de leur vie.

Les symptômes caractéristiques du TAG

Les personnes atteintes de TAG présentent des inquiétudes persistantes depuis au moins 6 mois. Elles ont du mal à contrôler ces préoccupations qui touchent plusieurs domaines : travail, famille, santé, finances…

Physiquement, on observe souvent de la fatigue, des tensions musculaires, des troubles du sommeil et des difficultés de concentration. Le corps est constamment en alerte, comme s’il se préparait à affronter un danger imminent.

L’exemple de Marie

Marie*, 35 ans, maman de deux enfants, illustre parfaitement ce trouble. Dès le réveil, son esprit s’emballe : « Quand je dépose ma fille chez la nounou, je suis toujours inquiète, parce que s’il lui arrive quelque chose alors que je suis au travail, je ne sais pas comment je ferais; Je me sens toujours en stress quand je dois faire une présentation devant mes équipes ? Si mon mon mari est en retard, je pense immédiatement à un accident ! »

Ces inquiétudes l’accompagnent toute la journée. Même quand objectivement, tout va bien , son cerveau trouve toujours quelque chose sur quoi s’inquiéter. 

En France, 15% des 18-65 ans présenteront un trouble anxieux au cours d’une année, et la prévalence globale des troubles anxieux atteint 22,1% dans la population française.

Trouble panique et agoraphobie : quand l’anxiété explose

Le trouble panique : des crises imprévisibles

Le trouble panique se caractérise par des attaques de panique récurrentes et imprévisibles. Ces crises sont des épisodes intenses de peur qui atteignent leur pic en quelques minutes.

Les symptômes sont impressionnants : palpitations, transpiration, tremblements, sensation d’étouffement, douleurs thoraciques, nausées, vertiges… La personne a souvent l’impression de mourir ou de devenir folle.

Thomas*, 28 ans, faisait ses courses tranquillement quand soudain son cœur s’est emballé. Il s’est mis à transpirer, a avoir l’impression de manquer d’air, ses jambes flageolaient. En 10 minutes, la crise est passé, mais a laissé une empreinte profonde.

En France, 1,2% des adultes vivent un trouble panique chaque année, et 3% en feront l’expérience au cours de leur vie.

L’agoraphobie : la peur de la peur

Souvent associée au trouble panique, l’agoraphobie est la peur d’être dans des situations où il pourrait être difficile de s’échapper ou d’obtenir de l’aide en cas de crise. L’agoraphobie touche 0,6% de la population chaque année et 1,8% au cours de la vie en France.

Les personnes agoraphobes évitent les transports en commun, les centres commerciaux, les files d’attente, ou parfois même le fait de sortir seules de chez elles. Cette évitement peut devenir si envahissant qu’il limite drastiquement leur autonomie.

J’ai moi-même souffert d’agoraphobie, jusqu’à faire une crise de panique en plein concert de Jean-Louis Aubert ! Tant de déception en moi ce soir là !

Phobie sociale : la terreur du jugement

La phobie sociale, ou anxiété sociale, c’est bien plus que de la timidité. C’est une peur intense et persistante d’être jugé négativement par les autres dans des situations sociales.

En France, 1,7% des adultes sont concernés chaque année, et 4,7% au cours de leur vie.

Les situations redoutées

Les personnes avec une phobie sociale craignent particulièrement :

  • Parler en public ou prendre la parole en réunion
  • Manger ou boire devant d’autres personnes
  • Écrire sous le regard d’autrui
  • Participer à des fêtes ou événements sociaux
  • Passer un entretien d’embauche

L’exemple de Paul

Paul*, cadre dans une entreprise, évite systématiquement les réunions importantes. Quand il doit absolument y participer, il arrive en retard, s’assoit au fond et ne prend jamais la parole. Il a peur de rougir, de bégayer, que sa voix tremble. et cette peur du jugement l’handicape professionnellement et socialement.

Contrairement à la timidité normale, la phobie sociale génère une détresse significative et impacte le fonctionnement quotidien.

Phobies spécifiques : des peurs irrationnelles ciblées

Les phobies spécifiques sont des peurs intenses et irrationnelles d’objets ou de situations précises. La personne reconnaît généralement que sa peur est disproportionnée, mais ne peut s’empêcher de la ressentir.

En France, 4,7% de la population en souffre chaque année, et 11,6% au cours de leur vie.

Les phobies les plus courantes

Parmi les phobies spécifiques les plus fréquentes, on trouve :

Peur des animaux

  • Ce sont des zoophobies, et chaque animal peut avoir sa phobie nommée :

    • Cynophobie : peur des chiens

    • Arachnophobie : peur des araignées

    • Ophidiophobie : peur des serpents

Peur des environnements naturels

  • Ce sont des phobies naturelles :

    • Astraphobie : peur des orages

    • Acrophobie : peur des hauteurs

    • Aquaphobie : peur de l’eau (ou hydrophobie, dans un autre contexte)

    Peur du sang, des injections, des blessures

    Ce sont des phobies médico-traumatiques :

    • Hématophobie : peur du sang

    • Trypanophobie : peur des piqûres ou injections

    • Traumatophobie : peur des blessures

    Peur des transports

    Ce sont des phobies situationnelles :

    • Aérophobie : peur de l’avion

    • Claustrophobie : peur des espaces clos, souvent liée à l’ascenseur
      (ou Ascensumphobie, terme très rare mais utilisé parfois pour être plus spécifiques

L’évitement devient le mécanisme principal. Julie* traverse la rue pour éviter un chien, même petit et en laisse. Cette stratégie fonctionne à court terme mais renforce la phobie à long terme. Les phobies spécifiques sont les plus fréquentes des troubles anxieux selon l’HAS, avec une prévalence comprise entre 4,7% et 11,6% de la population française.

Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) : le cercle vicieux

Le TOC associe des obsessions (pensées intrusives) à des compulsions (comportements répétitifs). C’est un trouble particulièrement épuisant pour ceux qui en souffrent.

Le mécanisme obsession-compulsion

Les obsessions sont des pensées, images ou impulsions répétitives qui génèrent de l’anxiété. Pour diminuer cette angoisse, la personne développe des compulsions : des actes répétitifs qu’elle se sent obligée d’accomplir.

Exemples concrets de TOC

« Je vérifie 10 fois que la porte est fermée avant de partir. » Cette phrase illustre un TOC de vérification. D’autres formes existent :

  • TOC de lavage : se laver les mains des dizaines de fois par jour
  • TOC de symétrie : tout doit être parfaitement ordonné et symétrique
  • TOC de accumulation : impossibilité de jeter des objets

Le paradoxe du TOC, c’est que plus on cède aux compulsions, plus les obsessions reviennent. Un cercle vicieux s’installe, pouvant occuper plusieurs heures par jour. 

En France, 2 à 3% de la population est concernée.

État de Stress Post-Traumatique (ESPT) : quand le passé hante le présent

L’ESPT se développe après avoir vécu ou été témoin d’un événement traumatisant : accident grave, agression, catastrophe naturelle, guerre, attentat…

Les symptômes de l’ESPT

Trois groupes de symptômes caractérisent ce trouble :

  • Les reviviscences : La personne revit l’événement à travers des flashbacks, des cauchemars ou des pensées intrusives. C’est comme si le traumatisme se répétait encore et encore.
  • L’évitement : Elle évite tout ce qui lui rappelle le trauma : lieux, personnes, activités, pensées ou conversations liées à l’événement.
  • L’hypervigilance : Un état d’alerte permanent s’installe, avec des sursauts exagérés, des troubles du sommeil et des difficultés de concentration.

L’exemple d’Anne*

Après un grave accident de voiture, Anne ne peut plus conduire. Le simple bruit d’un freinage la fait sursauter. Elle fait des cauchemars récurrents et évite l’autoroute où l’accident a eu lieu. Six mois après, ces symptômes persistent et l’empêchent de reprendre une vie normale.

L’ESPT diffère du stress aigu par sa durée : les symptômes durent plus d’un mois et peuvent apparaître des semaines après l’événement. 

En France, 2,2% des adultes sont touchés chaque année, et 3,9% au cours de leur vie.

Anxiété de séparation : pas seulement chez l’enfant

On associe souvent l’anxiété de séparation à l’enfance, mais elle existe aussi chez l’adulte. C’est une peur excessive et inappropriée de se séparer de personnes significatives.

Manifestations chez l’adulte

Chez l’adulte, cette anxiété peut se manifester par :

  • Une détresse intense quand un proche s’éloigne
  • Des inquiétudes excessives qu’il arrive malheur à cette personne
  • Une réticence à sortir seul de chez soi
  • Des difficultés à dormir sans la présence de l’autre

Cette forme d’anxiété trouve souvent ses racines dans les troubles de l’attachement développés pendant l’enfance. Elle peut considérablement limiter l’autonomie et les relations sociales de la personne. 

Chez l’adulte, la prévalence est plus faible et moins documentée, mais ce trouble est reconnu comme existant et largement sous-diagnostiqué.

répartition graphique des troubles anxieux en France

Troubles mixtes et comorbidités : quand plusieurs anxiétés coexistent

Il n’est pas rare qu’une personne présente plusieurs troubles anxieux simultanément. Par exemple, quelqu’un peut avoir à la fois un TAG et une phobie sociale, ou un trouble panique associé à une dépression.

L’anxiété et la dépression forment d’ailleurs un duo particulièrement fréquent. Les deux troubles se nourrissent mutuellement : l’anxiété peut mener à l’épuisement et à la dépression, tandis que la dépression peut augmenter les inquiétudes et l’anxiété. 

En France, 15% des adultes souffrent d’un trouble anxieux chaque année, et 21% en souffriront au cours de leur vie.

C’est pourquoi un diagnostic établi par un professionnel de santé reste indispensable pour identifier précisément les troubles présents et adapter la prise en charge.

En résumé : identifier pour mieux se comprendre ou mieux accompagner

Chaque type d’anxiété a ses spécificités, ses mécanismes et ses manifestations propres. Ce qui fonctionne pour un TAG ne sera pas forcément adapté à une phobie spécifique ou à un ESPT.

En tant que thérapeute ou coach, cette connaissance différentielle te permet d’affiner tes observations, d’orienter tes questions et d’adapter tes interventions. Tu peux maintenant mieux comprendre si ton client souffre d’inquiétudes généralisées, de crises de panique ou de peurs spécifiques.

En tant que client, cela te permet 

La bonne nouvelle ? Tous ces troubles se soignent ! Les approches thérapeutiques sont nombreuses et efficaces quand elles sont bien adaptées au type d’anxiété. 

 

Dans le prochain article, nous explorerons les causes profondes de ces troubles anxieux pour comprendre pourquoi ils se développent chez certaines personnes. 

* Les prénoms ont été anonymisés pour respecter la confidentialité des échanges avec mes clients.

Sources et références

Accompagnement médical et thérapies complémentaires : choisir le bon chemin pour gérer l’anxiété

Il est essentiel de rappeler que le médecin traitant reste le premier interlocuteur à consulter en cas de troubles anxieux. Lui seul est habilité à poser un diagnostic médical, à évaluer la sévérité des symptômes et à orienter son patient vers le spécialiste ou l’accompagnement le plus adapté à son type d’anxiété. Cette démarche permet d’éviter l’errance thérapeutique et d’assurer une prise en charge globale, personnalisée et sécurisée.

En complément d’un suivi médical, il existe de nombreuses thérapies complémentaires qui peuvent aider à mieux gérer l’anxiété :

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

  • Sophrologie

  • Méditation de pleine conscience

  • Hypnose

  • Relaxation

  • Art-thérapie

  • Yoga

  • EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires)

  • Thérapies corporelles (ex : relaxation, respiration, etc.)

Il est fondamental de choisir un praticien ou un thérapeute avec qui l’on se sent en confiance, car la qualité de la relation et le sentiment de sécurité sont des facteurs clés dans l’efficacité de tout accompagnement.