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#01 Chronique d'une situation pas banale - Séverine Roussel _ Sophrologie _ Hypnose (1)

Comment s'adapter au confinement sans sombrer dans la folie

Chronique d'une situation pas banale ou comment prendre soin de soi en s'adaptant sans sombrer dans la folie

Nous sommes confrontés à un repli sur soi nécessaire, c’est le moment d’être créatifs pour ne pas sombrer dans la folie. 😉😉😉

Soyons honnêtes, pour ma part, la perspective de rester chez moi toute la journée avec mes filles, de leur faire à manger tous les midis, d’organiser – même si elles sont au lycée, l’école à la maison… bah… ça m’emballe moyen !

Mais, comme je me dois de les protéger, de me protéger et de protéger la collectivité, j’ai décidé de m’adapter.

 

Ça tombe bien, je suis sophrologue et l’adaptation fait partie des grands principes de la sophrologie.

Dans le cas présent, outre la nécessaire adaptation aux conditions de travail bouleversées, s'adapter : ça veut dire quoi ?

Un peu de français pour commencer, école à la maison oblige  🙂

 

Verbe pronominal
Étymologie : emprunter au latin impérial adaptare, ‘ajuster’.

S’adapter à : s’habituer à (un environnement) en modifiant son comportement en fonction de (cet environnement). S’adapter à une nouvelle école, à la vie militaire. Les êtres vivants ont la capacité de s’adapter à leur environnement.

ABSOLUMENT – Se montrer flexible, capable d’évoluer.

 

Source : Antidote

Je reprends : Les êtres vivants ont la capacité de s’adapter à leur environnement.

Nous sommes en plein dedans, nous avons besoin de nous adapter à notre environnement.

Explication par l’exemple :

1.    Momentanément, je ne peux pas ouvrir mon cabinet de consultation. Mon adaptation à la situation : je propose des e-consultations.

2.    Mes filles n’ont plus d’école : nous établissons un planning de travail à la maison.

3.    C’est l’anniversaire de mon merveilleux aujourd’hui, les filles n’ont pas eu le temps de gérer leur cadeau : elles vont lui préparer une surprise faite maison qui vient du cœur.

4.     Je n’ai pas de gâteau pour ce soir & soyons honnête, ceux qui connaissent bien, savent que je suis une quiche en cuisine : je vais faire un gâteau au yaourt avec mes filles. Ça, ça devrait le faire 🙂

Alors, évidement, nous ne sommes là que sur des exemples qui ne mettent pas en péril notre santé. Mais ce que je veux partager avec vous, avec ces exemples, c’est notre capacité d’adaptation à toutes situations.

C’est notre capacité à modifier notre comportement. Nous avons toutes & tous cette ressource intérieure. Pour la mobiliser, la développer, nous avons besoin de prendre un peu de recul face à la situation exceptionnelle que vit notre monde.

Nous avons besoin de nous recentrer sur ce qui est important : à l’heure où la santé de chacun est menacée par le Covid-19, quelle solution puis-je mettre en place à mon échelle ?

 

Quand tout cela va finir, parce que cela va se terminer, parce que tout se termine toujours, je veux pouvoir me regarder dans la glace et continuer de m'aimer.

Cette réflexion fait suite à une conversation avec une amie, qui m’a dit « Je veux pouvoir me dire que je me suis bien comportée. » La concernant, je n’ai aucun doute, engagée de longue date avec sa famille dans l’humanitaire & la solidarité de proximité, il n’y a que les moyens qui changent pour eux. Leurs actions, elles demeurent, ils s’adaptent simplement en se mettant en action différemment.

Cette petite phrase a résonné en moi. Elle a cheminé. Parce que moi aussi, quand tout cela sera fini, je veux me dire que je me suis bien comportée.

Je veux me dire que je me suis adaptée à la situation et que je n’ai mis la santé de personne en danger, que j’ai protégé ma famille, qu’à ma mesure, j’ai apporté mon aide à ceux qui en avaient besoin.

Je veux me dire que j’ai pris des nouvelles de ceux qui m’ont été proches un jour, même si le temps, l’éloignement, les blessures, les conflits… nous avaient éloignés.

Je veux me dire que j’ai, chaque jour, puisé en moi les ressources nécessaires pour vivre ce confinement dans les meilleures conditions pour mes filles, mon merveilleux et moi-même, que j’ai mobilisé, développé des capacités qui depuis longtemps étaient présentes en moi, mais… vous savez comment c’est… tant qu’on n’en a pas besoin… elles restent confinées au plus profond de soi !!!

 

Séverine Roussel - Sophrologue - Hypnose - Nantes - Ancenis (2)

Je veux avoir profité de cette parenthèse pour être encore meilleure.

Quand tout cela sera fini, parce que tout finit un jour, je veux pouvoir regarder le monde autour de moi et le trouver beau.

Parce que même si nous ne sommes pas en guerre au sens premier du terme, la guerre c’est autre chose, nous entrons en guerre au sens de mener une action pour éliminer, détruire et vaincre ce qu’il peut y avoir de pire en nous.

Alors quand tout cela sera fini, quand l’attaque aura cessé, que la bagarre sera gagnée, je veux pouvoir me regarder dans la glace et continuer de m’aimer.

Je veux être entrée en résistance. Je veux avoir résisté aux sirènes de la peur, de l’angoisse, du pessimisme… parce que, certains pensent que les thérapeutes sont mieux armés pour supporter cette situation, et dans la plupart des cas, c’est vrai. Mais cela n’empêche pas certains mécanismes de se mettre en place, de s’installer insidieusement, qu’il passe par la petite ou la grande porte.

Je veux m’être opposée à mon mode de fonctionnement primaire et avoir combattu mes démons. Je ne veux pas avoir fui devant la difficulté à affronter mes peurs, devant ces idées qui ont pu m’assaillir parfois, je veux m’être défendue et ne pas avoir céder à la menace. M’être engagée à chasser tout ce qui en moi n’était pas au service de ma propre sérénité.

Quand tout cela sera fini, parce que tout finit un jour, je veux me regarder dans la glace et aimé l’image qu’elle me renvoie, je veux tomber en amour de moi, m’être emparée de mes capacités, ne pas les avoir laissées s’exiler et avoir développé mon estime de moi, je veux m’être libérée.

Si en lisant ces lignes, vous pensez qu’il y a trop de « Je veux », que cela vous paraît égoïste, souvenez-vous d’une chose, on ne sauve personne en se mettant en danger. Il est, avant tout, nécessaire de se mettre en sécurité, de se préserver avant d’intervenir. Et c’est bien parce que l’on aura pris soin de protéger intérieurement, que l’on pourra être au service de l’autre.

Parce que quand tout cela sera fini, parce que tout finit un jour, nous aurons encore besoin de temps et de courage pour renaître à la vie.

Prenez soin de vous.


Edit : On ne sauve personne en se mettant en danger.
Mon merveilleux me fait remarquer, à juste titre, – plus exactement, me précise « Je ne suis pas d’accord avec toi. 🙂  » que parfois l’on se met en danger en sauvant des vies. Et, c’est notamment le cas en ce moment de tout le personnel soignant. Certes, pour autant, j’apporte cette précision, ils prennent toutes les précautions qui s’imposent, selon les moyens à leur disposition et en cela, ils se mettent en sécurité, car ils savent mieux personne, que de leur protection dépend la survie des autres.